Alors que le départ du Vendée Globe sera donné dans un mois, le Pôle Finistère Course au Large organise cette semaine, un dernier stage d’entraînement pour ses « Vendéeglobistes ». Une ultime confrontation, destinée avant tout à se mettre en confiance, comme l’explique Loïc Ponceau, l’entraîneur du centre finistérien. « Au début de l’année, nous faisions beaucoup de manoeuvres et de speed-tests pour optimiser les bateaux et notamment l’utilisation des foils. Mais à ce stade, les dés sont jetés. Il faut se dire que le boulot a été fait, et laisser la confiance s’installer. Notre rôle c’est avant tout d’apporter de la stabilité et de la sérénité à nos coureurs. Nous connaissons certains depuis 15 ans, et un regard suffit pour comprendre ce qui les inquiète. Nous sommes là pour leur offrir un cadre, et les aider à plonger sereinement dans la compétition.»
La problématique du « mur »
Et s’il y a bien un élément qui ne rassure pas les navigateurs à l’approche de la grande échéance, c’est la zone d’exclusion des glaces. Une grande nouveauté sur laquelle le Pôle a mis l’accent lors du dernier entrainement. En effet, les skippers se sont affrontés sur un parcours de 200 milles avec un cercle à contourner sans y entrer. Et l’exercice ne fut pas si aisé. « C’était très bien de se frotter à la problématique du « mur » comme on le surnomme. C’était un bon exercice, qui nous a fait prendre conscience de la difficulté que l’on rencontrera cet hiver. » témoigne Vincent Riou, qui comme ses camarades de course, tentera de rester le plus près possible de cette zone sans la franchir, sous peine d’être pénalisé. « Nous avons calculé qu’un bateau qui reste éloigné de dix milles, peut perdre soixante-sept milles sur un concurrent qui longe la zone. Ça équivaut à trois ou quatre heures de course. Et il n’y avait pas plus entre François et Armel à l’arrivée du dernier Vendée Globe ! » souligne Loïc Ponceau. « Ce sera comme sur un 400 m ! Ils mettront tous le pied à la bordure » lance l’entraîneur, pour qui le passage dans les mers du Sud s’annonce très éprouvant.
Un groupe apaisé
Et l’échange sera d’autant plus appréciable, qu’après une période de psychose autour des foils, les valeurs humaines ont repris le dessus dans cette dernière ligne droite. « Il y a eu l’an dernier, une sorte d’espionnite aigüe qui nuisait aux valeurs du Pôle. J’ai dû rédiger une Charte de bonne conduite. Heureusement les skippers ont joué le jeu, et nous sommes revenus à une vraie relation de complicité. La mutualisation des compétences et l’humain sont à nouveau au coeur de la préparation, avec un groupe apaisé » se réjouit Christian Le Pape , à trente-quatre jours du départ de cette huitième édition