Champion de France Elite de Course au Large en Solitaire pour la deuxième année consécutive à la barre de son Figaro Skipper Macif 2015, Charlie Dalin aspire logiquement à participer, un jour, au Vendée Globe. Remplaçant officiel de Yann Eliès lors de cette édition 2016-2017, le Havrais espère, en effet, s’aligner au départ de la course mythique dans quatre ans. Aujourd’hui, il nous dit pourquoi.
Charlie, le Vendée Globe est-il vraiment une épreuve à part ?
« Oui. Quand on fait de la course au large en solitaire, et plus particulièrement du Figaro, à mon sens, y participer est une suite logique. Son concept est simple mais ultra efficace. De fait, partir faire un tour du monde en solo, c’est vraiment quelque chose d’incroyable. Pour ce qui me concerne, c’est une course qui me donne envie depuis très longtemps car plus je passe de temps en mer, mieux je me sens. Lorsque j’arrive au bout d’une épreuve un peu longue, comme une transatlantique par exemple, je trouve toujours que ça s’arrête trop vite. Je suis assez solitaire et j’aime les défis. Le fait de me donner des challenges un peu élevés fait partie de mon fonctionnement et je sais que sur un Vendée Globe, je trouverais mon compte car boucler une circumnavigation est quelque chose d’énorme en soi, avant même de commencer à parler de résultat. »
Quels sont le ou les faits de course que vous gardez en tête ?
« Je me rappelle des images de Christophe Auguin lors du Vendée Globe 1996-1997, à bord de Geodis. A l’époque, on les découvrait après la course. J’avais 12 ans mais elles m’ont beaucoup marqué. Je me souviens notamment de sa tête un peu inquiète lorsqu’il a battu le record des 24 heures (374 milles, ndlr) en monocoque en solitaire. On entendait le sifflement de sa quille et on voyait l’eau qui passait par-dessus son roof. Je regardais ça avec des grands yeux mais ça a forcément contribué à faire naître ma passion et mon envie de faire la course au large d’autant qu’après ça, on m’a offert son livre « 105 jours en solitaire ». J’ai dû le lire 15 000 fois ! »
Votre regard sur cette édition 2016-2017 ?
« C’est une édition très rapide pour la tête de flotte même si j’ai l’impression que ce qui est limitant aujourd’hui, c’est le facteur humain. Les nouveaux bateaux ont, en effet, des potentiels énormes et les hommes naviguent à bord à la limite de ce qui est supportable pour eux en termes de stress lié à la vitesse, de bruits ou encore de mouvements. Il existe sans doute des progrès à faire pour rendre tout ça plus supportable et ainsi pousser le curseur encore plus loin. Il y a également autre chose qui saute aux yeux lors de ce Vendée Globe, c’est que pour être en mesure de gagner, il faut savoir naviguer intelligemment et en bon marin. Cela peut, en effet, paraître paradoxal, mais pour s’imposer il faut savoir lever le pied aux bons moments. »