Sur les dix-huit duos engagés sur la Transat en double au départ de Concarneau le 12 mai 2021, huit d’entre eux se sont entrainés ensemble en baie de La Forêt. Ils espèrent jouer les premiers rôles à Saint Barthélémy mais la concurrence au sein de la flotte sera rude.
Les conditions d’entrainement rencontrées cet hiver ont permis la mise en place d’une solide préparation mais personne ne se risque à pronostiquer un équipage gagnant sur cette transat printanière, disputée pour la première fois sur ce monotype de 3ème génération.
Une première pour le monotype Figaro Bénéteau 3.
La 15ème transatlantique disputée en monotype constitue une première pour le nouveau bateau des chantiers Bénéteau. Cette 3ème génération de Figaro succède au Figaro 1 mis à l’eau en 1990, puis au Figaro 2 lancé en 2003. Ces deux séries ont fait les beaux jours de cette classe professionnelle de haut niveau, véritable pépinière des champions de la course au large.
Rallier, la Bretagne aux Antilles sur ces bateaux de 10 mètres représente toujours une véritable aventure où sur ce type de bateau l’humain fait la différence. Dans cet espace très restreint, sur un bateau identique pour toute la flotte la cohésion des duos est fondamentale. Jeanne GREGOIRE qui a entrainé les navigateurs du Pôle Finistère Course au Large tout l’hiver confie : « Pour gagner la Transat il faut, bien sûr aller vite mais surtout faire les bons choix stratégiques. La réactivité et la complémentarité des binômes dans ce domaine sont des facteurs importants. Avec Erwan Tabarly, entraîneur au Pôle et vainqueur de la Transat 2016, nous avons partagé un maximum d’anecdotes et d’outils pour leur permettre de bien additionner leurs compétences »,
Battre le record de la traversée Concarneau/ Saint Barthélémy
Avec ce nouveau bateau, doté d’une technologie avancée, notamment les foils, les capacités de vitesse sont beaucoup plus élevées. Si contrairement à leurs grands frères de l’IMOCA, le vol est plus limité, l’équipage peut dans certaines conditions de vent et de mer tenir une vitesse très élevée pour de petits bateaux. La moyenne de 18 nœuds sur plusieurs heures est envisageable selon skippers et experts.
Mais au Pôle, navigateurs et entraineurs se sont avant tout concentrés sur la fiabilité des bateaux comme ceux de leurs équipages. Au cours de l’hiver, nous avons pu bénéficier de conditions météo toniques qui ont permis d’effectuer des tests proches de la réalité d’une transat.
La SARDINHA CUP disputée en avril avec 800 milles au loch, représente un super galop d’essai pour évaluer la concurrence et la capacité des équipages à gérer une compétition d’environ 3 semaines.
Jeanne Grégoire met en avant la spécificité du Figaro 3 dont le jeu de voile offre aussi de grandes différences de vitesse selon les angles et la force du vent. « Sur un espace transatlantique, le jeu des options sera à priori beaucoup plus ouvert. Les écarts de positionnement sur la cartographie seront très intéressants à suivre. » Elle conclue aussi sur la priorité accordée dans la préparation au classement plutôt que le record de traversée. « Peu importe si cette transatlantique s’effectue en 20 jours si un de nos équipages gagne aux Antilles ».
Des pronostics de classement compliqués.
Plusieurs équipages ou Solitaire, pensionnaires du Pôle ont brillé sur les courses en double ou Solitaire d’avant saison. Sur la Solo Maitre Coq, Tom LAPERCHE signe une victoire pour la deuxième année consécutive et Alan ROBERTS une belle 2ème place. Sur la Sardinha cup, le double mixte Elodie BONAFOUS et Corentin HOREAU montent sur la 2ème marche du podium. Martin LE PAPE et Yann ELIES se hissent à la 3ème position.
Les deux entraineurs du Pôle, Jeanne GREGOIRE et Erwan TABARLY totalisent 16 transat en double à leurs actifs dont une victoire en 2016 pour Erwan en compagnie de son complice Thierry CHABAGNY. Jeanne affiche plusieurs podiums d’affilée. Ils confirment tous les deux que sur une transatlantique, le jeu des options est si ouvert, les trajectoires si différentes que tout est possible en terme de classement. Ils espèrent toutefois que les huit équipages du Pôle sauront profiter de leurs nombreux conseils pour jouer la gagne.
Jean-Yves BERNOT, formateur en stratégie météo et conseiller pour le Pôle au départ de la Transat confirme cette difficulté de pronostic.
Les huit équipages du Pôle engagés sur la Transat en Double Concarneau – St Barth :
- Bretagne CMB Océane : Élodie Bonafous et Corentin Horeau
- Bretagne CMB Performance : Tom Laperche et Loïs Berrehar
- Devenir : Violette Dorange et Alan Roberts
- Gardons la vue : Martin Le Pape et Yann Elies
- Guyot environnement – Ruban Rose : Pierre Leboucher et Thomas Rouxel
- « L’Egoïste » – Cantina Saint Barth : Eric Péron et Miguel Danet
- Région Normandie : Alexis Loison et Guillaume Pirouelle
- Skipper Macif : Pierre Quiroga et Erwan Le Draoulec