Basile Bourgnon : « Il faut que je me surpasse »

A seulement 22 ans, Basile Bourgnon est deuxième du classement provisoire du championnat de France élite de course au large. Second de La Solitaire du Figaro 2023, le jeune Trinitain assume son statut de favori et vise, aujourd’hui, la première place avant de changer de support l’année prochaine.

Tu viens de participer au Tour Voile, c’est important pour toi de naviguer en équipage ?
 
On a l’habitude de faire du solitaire mais j’aime aussi l’équipage. C’est sympa, c’est l’occasion d’apprendre des autres. On navigue avec des gens qui ne règlent pas comme on pourrait le faire et on découvre des choses. Cela permet aussi de travailler certains points spécifiques comme les départs. Sur un Tour Voile, on prend 25 départs alors que sur une Solitaire du Figaro, il n’y en a que trois. Ça apporte beaucoup. Daniel Souben a créé un équipage qui a bien fonctionné dans toutes les configurations (deuxième au classement général Final NDR). Il faut des gens qui se complètent bien. Ça m’a permis de garder le rythme mais je prends des jours de repos pour ne pas me cramer avant le début de La Solitaire.
 
Tu es satisfait de ce début de saison ?
 
Oui, je suis content de ce début de saison. J’aurais pu gagner certaines courses, c’est passé tout près. Ça prouve qu’au fil des années, ça rentre, j’arrive à ne pas être ridicule. Le championnat de France compte beaucoup pour moi et je ne suis pas très loin de Gaston qui est en tête.
 
Tu as maintenant un nouveau statut sur La Solitaire ?
 
Je suis maintenant un prétendant à la victoire sur La Solitaire, ce qui n’était pas le cas l’année dernière. J’ai eu quelques déclics qui me permettent de faire partie des favoris. Je connais mes concurrents et je sais comment leur faire mal. Je ne vais pas changer ma manière de naviguer maintenant et je vais continuer à être offensif.

Ton état d’esprit est différent de l’année dernière ?
 
En 2023, je ne m’attendais pas forcément à faire aussi bien. Je visais le top 5. Au début, je me voyais évoluer, faire mieux et y aller progressivement. Maintenant, je connais mon objectif, il faut que je me surpasse pour aller chercher ce que je souhaite.
J’ai une capacité à avoir des idées, à les suivre et à les réaliser. Ce côté offensif, il fait peur. Je sais que quand les autres me voient partir d’un côté du plan d’eau, ils se demandent ce que je vais faire.
 
Tu vas quitter le Figaro en fin d’année. Qu’est-ce que ce circuit t’a apporté ?
 
C’est ma dernière saison en Figaro, en tous cas pour le moment. Ça m’a tout apporté. Ça m’a permis d’intégrer le Pôle Finistère Course au Large. Ça a changé ma façon de faire car j’ai mis de la rigueur dans mon style de navigation qui peut être un peu artistique et de décupler mon niveau. En Figaro, on navigue avec les meilleurs et la monotypie force à la précision. Sur mon prochain bateau, ça sera un atout.
Il est aujourd’hui en chantier et je dois le récupérer en mai 2025, peut-être le jour de mes 23 ans. Je ne saute pas tout seul dans le grand bain, je suis épaulé par mon partenaire Edenred et Emmanuel Roch. C’est passionnant de concevoir son propre bateau, de pouvoir l’adapter à sa corpulence et à ses habitudes.

Ça fait rêver mais je ne dois pas oublier l’objectif de cette année qui reste La Solitaire du Figaro.