Depuis 16 ans, les marins du Pôle Finistère Course au Large ont remporté toutes les éditions de la Solitaire URGO Le Figaro disputées en Figaro Bénéteau 2 (2003 – 2018). Cette année, les étoiles étaient bien alignées pour Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance) qui s’est imposé dans la Solitaire en remportant deux victoires d’étapes. Cerise sur le gâteau, il s’adjuge aussi le titre de champion de France élite course au large. Avant de voler vers de nouvelles aventures en Imoca, le jeune ingénieur sablais clôture de la plus belle manière qui soit un chapitre de cinq ans sur le circuit Figaro, sous la bannière de la Région Bretagne et du CMB. Cinq années qui ont permis à ce jeune marin à l’esprit cartésien de progresser vers l’excellence.
Son dauphin Anthony Marchand (Groupe Royer – Secours Populaire) qui s’est également adjugé deux victoires d’étape, a confirmé son talent. Lui aussi est passé par cette filière de promotion des jeunes talents portée par la Bretagne et le CMB (2009 – 2013). Cet été, son esprit offensif et sa pugnacité lui ont permis de décrocher un premier podium sur cette grande classique. Que dire de Charlie Dalin, qui en terminant à la 3ème place, aligne cinq podiums consécutifs. Le havrais, pensionnaire du Pôle depuis plusieurs années, conclut un cycle remarquable de sept années sur ce circuit Figaro (dont quatre sous le pavillon de Skipper Macif). Outre ce podium, le Pôle Finistère Course au Large réussit un joli tir groupé sur cette 49ème Solitaire Urgo le Figaro qui a tenu ses promesses. Thierry Chabagny (Gédimat) est 4ème, Martin Le Pape (Skipper Macif 2017) termine 7ème et pour ses grands débuts en solo, Loïs Berrehar (Bretagne CMB Espoir) signe une honorable 15ème place et termine deuxième bizuth.
Ces résultats reflètent l’intérêt de ces filières de formation initiées au Pôle dès 1994 grâce à l’engagement de partenaires publics et privés. » Depuis leur création nous sommes passés d’un an à quatre ans. Ce sont de véritables contrats professionnels où l’on peut travailler dans la durée et s’occuper de la performance » explique Christian Le Pape. Ces formules ont été déclinées avec des variantes au centre d’entraînement Méditerranée ou au Team Vendée Formation qui affichent également de bons résultats avec leurs représentants cette année.
Un tremplin pour Le Cléac’h et Gabart
François Gabart et Armel Le Cléach qui occupent le devant de la scène océanique ont fait leurs premières armes en Figaro en passant par ces filières.
Vainqueur du Challenge Espoir en 1999, Armel avait signé une 2ème place sur la Solitaire dès 2000 avant de s’imposer en 2003 devant Alain Gautier et de récidiver en 2010. Cette année-là, son dauphin était un certain François Gabart d’ailleurs couronné champion de France de course au large solitaire 2010. Ces deux marins qui seront adversaires sur la prochaine Route du Rhum dans la classe Ultim évoquent l’apport de ces filières dans leurs débuts en compétition.
François Gabart : » un environnement idéal »
« Je suis un pur produit de la filière Espoir Bretagne et ensuite j’ai eu la chance d’enchaîner avec la filière Macif. L’intérêt de la formule, c’est une intégration très rapide dans le milieu de la course au large au contact des meilleurs avec un environnement idéal pour progresser rapidement. Ma première année Figaro, c’était en 2008 et le marin de référence était Michel Desjoyeaux. Dès mes débuts sur le Challenge Espoir, je savais que je pouvais aller frapper à sa porte pour des conseils précieux. Ensuite, on a noué une relation amicale et professionnelle sur mon premier Vendée Globe… Autre aspect de la filière, le Pôle nous permet de progresser dans la performance sportive tout en nous expliquant de façon pédagogique les ficelles du métier. C’est une première approche de la gestion d’un projet. Petit à petit le jeune marin protégé peut y mettre le nez et être indépendant à la fin de de ce contrat. «
Armel Le Cléac’h : ‘’ une formidable opportunité ‘’
»J’ai fait deux fois la sélection Espoir. La première fois, je n’avais passé le stade des équipages. Quand, on décroche le ticket gagnant c’est la porte d’entrée, le tremplin pour accéder au circuit professionnel avec l’encadrement du Pôle. On est placé dans les meilleures conditions pour se lancer dans ce milieu et faire ses preuves. Au début c’était un an, ensuite deux ans et maintenant on arrive deux plus deux ce qui laisse à certains plus de temps pour affirmer leur potentiel. C’est une formidable opportunité parce que quand on est jeune même si on a du talent et l’envie c’est compliqué de trouver des budgets pour aller faire le circuit Figaro. On est bien entouré dès le début, on va à l’essentiel. On est au contact des meilleurs et on progresse rapidement sur l’eau, sur les réglages. Ce qui permet très vite de faire un grand pas en avant pour combler ses lacunes. L’avantage aujourd’hui c’est la durée de la formule qui permet d’accéder au haut du classement. Cela permet d’aller chercher la victoire comme l’a fait Sébastien Simon cet été. «