Passé par la Reine des Solitaires entre 2008 et 2010, avant de remporter le Vendée Globe et la Route du Rhum en Imoca, puis de courir dans la catégorie des ULTIM où François Gabart a continué à étoffer son palmarès. Il nous livre son regard sur La Solitaire URGO le Figaro. Une épreuve incontournable, pour devenir un grand marin de la Course au Large.
La Solitaire URGO le Figaro est-elle vraiment une épreuve à part, et pourquoi ?
Oui, car c’est la seule course au large en solitaire et en monotype, qui se joue par étapes et s’étale sur un mois. Son format atypique permet vraiment de faire la différence entre des marins seuls sur un bateau. Elle est également unique en son genre pour sa longévité, car elle existe depuis près de 50 ans, et si les français sont aussi bons en solo, c’est en partie grâce à cette course, qui a permis à plein de marins d’apprendre et de progresser. Pour moi, c’était une marche incontournable pour passer du dériveur et de l’olympisme au milieu professionnel de la Course au Large. C’était mon premier rêve dans ce domaine.
Quel est votre meilleur souvenir ?
J’ai envie de dire la première et la dernière étape. Pour la première, je ne savais pas trop où j’allais, mais j’étais dans cette espèce d’énergie hyper positive du bizuth, qui est à la fois emerveillé, intrigué, et excité à l’idée de ce qui l’attend. Et puis, la toute dernière, c’était en 2010 pour ma troisième Solitaire. Juste avant l’arrivée à Cherbourg, j’étais entre les îles anglo-normandes et c’était très serré, avec pas mal de courants, et jusqu’au dernier moment, tout était possible dans le bon comme dans le mauvais. Et au final, j’ai réussi à passer, et sur le dernier bord entre le Raz Blanchard et Cherbourg, je savais que j’étais sur le podium, deuxième derrière Armel. C’était vraiment chouette !
Quel est votre regard sur l’édition 2017 ?
Ca va être intéressant, car il y a eu un résultat exceptionnel l’an dernier au sein de l’équipe Macif, avec les première et deuxième places. Cette année, Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) a remporté les deux premières courses de la saison, il est sans ambiguïté l’un des favoris, si ce n’est le grand favori. Mais il va avoir la chance de se confronter à Yann Eliès et Jérémie Beyou, qui ont dominé la Solitaire ces dernières années, et qui n’étaient pas là à cause du Vendée Globe en 2016. Je pense qu’il va y avoir un beau match entre cette équipe Macif et les anciens vainqueurs que sont Yann, Jérémie ou encore Nicolas Lunven.