Armel Le Cléac’h, vainqueur du dernier Vendée Globe, fait le point sur l’actualité voile du moment : le bilan de la première semaine de course sur le Vendée Globe, les conditions météo rencontrées par les marins, mais aussi un petit mot pour les concurrents du Challenge Espoir. Entretien…
Armel, tu es le dernier vainqueur du Vendée Globe, peux-tu nous faire part de ton analyse des premiers jours de course dans cette édition 2020 ?
« Après quelques jours de course, on voit déjà les forces en présence, surtout après une première semaine qui a été complexe en termes de météo. C’est un début de course différent de ce qu’on pouvait imaginer. On constate, dans ces conditions, que les grands favoris ne sont pas encore en tête des classements, et que les bateaux à dérive tirent vraiment bien leur épingle du jeu. On le constate avec Jean Le Cam et Benjamin Dutreux, qui font un très beau début de course.
Les premiers ont réussi à parer sans embuches les différents pièges devant eux sur le parcours pour pouvoir toucher les alizés. Ils devaient être impatients d’avoir des conditions plus clémentes !
Quel était ton état d’esprit il y a 4 ans, sur cette même section du parcours ?
« Lors du précédent Vendée Globe, nous avions touché l’alizée juste après Madère, puis nous avions enchaîné sur de longs bords jusqu’au Pot au Noir, qui n’avait vraiment pas été simple. Il semblerait que cette année, il soit plus clément pour les marins du Vendée Globe !
Le but sur ce segment de la course, c’est de trouver de bonnes configurations de voile pour préserver la machine, mais aussi engranger un peu de repos malgré les conditions éreintantes : le bateau fait beaucoup de bruit, ça tape, et il fait chaud…
Après le Pot au Noir, nous avions enchaîné sur le Cap de Bonne Espérance au taquet, sans vraiment de phase de repos, ni de moments tranquilles… Tout s’est enchaîné, il fallait maintenir un rythme rapide !
Si tu devais décrire le Vendée Globe en quelques mots, comment le qualifierais-tu ?
« Pour moi le Vendée Globe, avant d’être une épopée incroyable en course au large, c’est d’abord une aventure humaine extraordinaire. On est certes en solitaire, mais on la chance d’être soutenus par des milliers de personnes derrière nous. On est là grâce au travail d’une équipe incroyable, et à tous les gens qui travaillent autour de la course pour nous permettre de réaliser ce rêve.
Parlons maintenant du petit frère de l’Imoca : le Figaro Bénéteau !
La finale du Challenge Espoir Bretagne-CMB se tiendra la semaine prochaine à Port La Forêt : toi qui es issu de cette filière d’excellence de course au large, souhaites-tu adresser un mot aux 3 finalistes ?
« J’ai vécu ce challenge il y a 20 ans, et c’était déjà un super moment !
Il n’y aura qu’un vainqueur, mais il faut aussi que les deux autres profitent de cette expérience car elle leur servira pour la suite de leur carrière en voile. Je m’en rappelle encore ; lors de ma victoire, j’étais aux côtés de Sébastien Col, Gildas Mahé, Philippe Legros… Tous ces marins ont aussi fait un beau chemin dans le domaine de la course au large après le challenge même s’ils n’ont pas gagné. Je vais personnellement suivre ça de près ! »