Sixième de la dernière édition de la Solitaire du Figaro, neuvième du Championnat de France Elite de Course au Large en Solitaire 2016… Alexis Loison est assurément une valeur sûre du circuit Figaro Bénéteau. Un circuit sur lequel, en 2017, il s’apprête à rempiler pour la 12e année consécutive tout en officiant, parallèlement, sur différentes épreuves en IRC. Pour l’heure, son bateau est encore en chantier mais il devrait être remis à l’eau dans les jours qui viennent. Nous avons profité du fait qu’il soit encore à terre pour lui demander son point de vue sur le Vendée Globe.
Le Vendée Globe est-il vraiment une épreuve à part ?
« Clairement oui. C’est une course est à part, notamment à cause de sa longueur et de sa dureté. Etonnement, il y a dix ans, elle ne me faisait pas rêver. Bien sûr, je la suivais mais à l’époque, ce n’était pas mon truc. A présent, elle me tente de plus en plus… En fait, elle me donne même très envie depuis que l’aspect « régate » s’est ajouté au côté « aventure ». Je trouve ça incroyable de s’affronter autour du globe en étant en contact du début à la fin. Finir et essayer faire le meilleur chrono possible, c’est vraiment stimulant. De plus, il y a aussi ces images impressionnantes d’arrivée et de départ aux Sables d’Olonne. Je n’ai jamais assisté à ces moments mais mes copains qui les ont vécus m’ont assuré que ça donnait des frissons. J’espère le constater par moi-même le jour où je m’alignerai sur l’épreuve (rires) ! »
Quels sont le ou les faits de course que vous gardez en tête ?
« L’édition d’il y a quatre ans m’a beaucoup marqué à cause de la bagarre entre François Garbart et Armel Le Cléac’h. Ils ont navigué à vue pendant des jours entiers. Jusqu’à la fin, tout est resté possible. En pourcentage sur 78 jours de mer, leur écart de trois heures à l’arrivée est franchement impressionnant. L’autre truc qui m’a également marqué, c’est l’accident de Yann Eliès dans le Grand Sud, en 2008. Une fracture du fémur, même à terre, c’est quelque chose que l’on ne souhaite à personne. Lorsque ça se produit en mer, cela rappelle à tout le monde qu’un pépin de ce genre n’est pas anodin et que l’on reste bien peu de chose. »
Votre regard sur cette édition 2016-2017 ?
« Ce que je retiens, c’est avant tout que la révolution des foils est en marche. Au départ de la course, les avis étaient très partagés sur ces appendices. Il y avait, d’une part, les sceptiques et, d’autre part, ceux qui y croyaient à fond. Ce sont ces derniers qui ont eu raison finalement et cela marque un vrai tournant dans la course au large. Moi qui suis très intéressé par le Figaro 3 équipé de foils, forcément, je suis content de voir ce résultat. Pour ce qui concerne le classement, je ne suis pas surpris de la victoire d’Armel Le Cléac’h. Il était le grand favori et il a montré qu’il était bel et bien le patron. Dans son projet, tout a été géré à la perfection, avant, pendant et après la course. Sa bagarre avec Alex Thomson nous a tenu en haleine longtemps. Idem pour la bagarre pour les 4e, 5e et 6e places. C’était sympa à suivre, surtout avec trois profils et trois bateaux si différents. Le Vendée Globe est une course qui se joue de plus en plus sur les détails et ce n’est pas pour me déplaire. »