François Gabart (Macif), Sébastien Josse (Edmond de Rothschild), Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) seront adversaires dans la Route du Rhum Destination Guadeloupe (départ le 4 novembre). Il y a quelques jours, ils étaient en stage au Pôle Course au Large de Port la Forêt pour des entraînements grandeur nature. A l’heure où une culture du secret entoure les innovations technologiques développées par leurs teams respectifs sur ces machines de haut vol, un tel stage peut paraitre paradoxal. » Il y a un climat de confiance parce que ces skippers sont imprégnés de la valeur ajoutée du partage. François, Sébastien et Armel sont issus des filières et ont fréquenté le Pôle depuis des années et Thomas Coville, qui était invité, adhère aussi à cette philosophie de l’échange et de la confrontation sans enjeu majeur. Un tel stage permet aussi à chacun de repartir avec des hypothèses de travail. » explique Christian Le Pape.
Le Cléac’h : « nous sommes demandeurs.»
Ces quatre marins ne se feront aucun cadeau dans la Route du Rhum- Destination Guadeloupe mais ils ont joué le jeu. » Quand on arrive en Imoca ou en Ultim, le partage n’est plus le même qu’en Figaro. Déjà ce ne sont plus les mêmes bateaux. Mais les règles du jeu sont bien établies au départ par le Pôle qui est là pour trouver un équilibre afin que tout le monde s’y retrouve. Ce genre d’exercice, nous fait sortir de notre routine et nous tire vers le haut. Nous sommes demandeurs. « explique Armel Le Cléac’h
» Le partage, c’est le socle du Pôle et c’est en nous depuis nos débuts en Figaro. C’est naturellement moins évident dans le cadre d’un stage qui réunit quatre marins qui visent le même objectif dans la Route du Rhum mais on arrive à dépasser le cadre de notre concurrence. Il y une certaine émulation et au final le résultat est intéressant « ajoute François Gabart.
En solitaire sur ces grands multicoques, le stress s’invite forcément et les skippers de cette classe s’inquiètent de la bouée à virer au Cap Fréhel indispensable au spectacle mais hautement risquée. Cette problématique de la sécurité était la priorité de ce stage auquel a participé Jacques Caraes directeur de course de cette Route du Rhum Destination Guadeloupe. Grâce aux miracles de l’informatique et de la cartographie le parcours de 150 milles proposé aux quatre skippers reproduisait les subtilités de la côte Bretagne Nord avec les DST et les écueils comme le rail d’Ouessant qui vont jalonner leurs 24 premières heures de course. » La finalité de ce stage n’était pas de faire des speed- tests mais de se mettre ensemble en configuration sur un parcours où on peut travailler la sécurité. Les premières heures de course sont truffées de dangers. C’était une vraie simulation de ce qu’on va vivre dans un mois et c’était très enrichissant » conclut Armel le Cléac’h.