A 25 ans, Victor Le Pape participe à sa première Solitaire du Figaro – Paprec. Sous les couleurs de la Région Bretagne – CMB, il remporte le classement bizuth et rentre dans le top 10 du classement général. En raison de la triche de deux de ses concurrents, il a dans un premier temps été privé de sa place.
C’est ta première saison en Figaro Bénéteau. C’est un cap dans une carrière ?
« J’avais déjà fait quelques courses en Figaro mais c’est ma première saison complète. Il y a un avant et un après car cela change beaucoup de choses. Après une Solitaire du Figaro, tu connais le bateau sur le bout des doigts. Cette course est assez dingue. J’ai été biberonné avec la Solitaire depuis que je suis petit mais la vivre, c’est complètement différent. Tu ne peux pas imaginer ce qui va t’arriver. C’est un rêve que tu réalises. »
On sentait que tu étais dans ton élément sur cette course :
« J’ai pris énormément de plaisir, en particulier sur les deux premières étapes car je vivais mon rêve. J’avais écrit dans mon bateau qu’il fallait savoir profiter des bons moments et c’est ce que j’ai fait tout au long de cette course. »
Tu retiens un moment de cette course ?
« Lors de la deuxième étape, alors que nous venions de passer l’île de Man, j’ai reçu le classement. J’étais 29ème avec plus de 40 milles de retard. J’ai pris un coup sur la caboche et je me suis dit qu’il fallait m’accrocher, que tout était encore possible. Le lendemain, j’étais 9ème et j’avais réussi à revenir au contact de la tête de flotte. Ce moment-là, quand j’ai appris ma position, il est inoubliable. La Solitaire, ce sont des montagnes russes permanentes, il faut les vivre pour s’en rendre compte. »
Qu’est-ce que t’apporte le Pôle Finistère Course au Large ?
« Le Pôle Finistère Course au Large, au quotidien, apporte énormément de choses. Cela aide dans tous les secteurs de jeu et à tout moment. Cela concerne la préparation physique, mentale ou le choix des voiles. C’est énorme ce qu’ils apportent et c’est pour ça qu’on est là. »
Tu as dans un premier temps été privé de ta place. Comment as-tu vécu ça ?
Je suis un peu déçu par la tournure prise par les événements sur la fin. J’aurais préféré lever les bras sur la ligne d’arrivée plus que lors de la remise des prix mais c’est comme ça. Je le digère. Au début, c’était un peu dur, tu ne sais pas dans quel sentiment tu dois être. J’ai d’abord eu l’impression que j’étais premier bizuth grâce à leur disqualification avant de me rendre compte que certains n’avaient pas joué avec les mêmes règles.